Parmi les nombreuses sources de champ magnétique dans le Système solaire, on distingue deux grandes catégories: les champs magnétiques de dynamos et les champs magnétiques crustaux. Les premiers sont générés par des mouvements d’un liquide électriquement conducteur dans les intérieurs planétaires. Les seconds sont « fossilisés » par les roches qui forment la croûte des planètes et sont stables dans le temps.

 Les champs magnétiques de dynamo nous renseignent directement sur l’état des intérieurs planétaires, et en particulier sur l’existence d’un noyau métallique liquide en convection. Actuellement, Mercure, la Terre, Jupiter, Saturne, Uranus, Neptune… possèdent ce type de champ magnétique contrairement à Mars et la Lune.
L’absence de champ magnétique de dynamo sur la Lune a été montrée dès les premiers survols de la Lune, en 1959. Cependant, à des âges très anciens, la Lune aurait eu un champ magnétique plus fort que le champ actuel de la Terre. Il en reste des traces fossilisées en surface, notamment dans les échantillons de roches rapportées par la mission Apollo 11. Ces mesures décisives invitent, pour en comprendre l’origine, à plonger dans les entrailles de la Lune, à la recherche des mouvements internes qui, autrefois, en auraient causé la genèse.
Jérôme Gattacceca, David Cébron et Mark Wieczorek, les auteurs de cet article, dévoilent les hypothèses sur cette mystérieuse évolution du champ magnétique lunaire dans le numéro 129 de l’Astronomie.

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Pour en savoir plus

général sur le magnétisme des planètes est disponible ici.

Un article de recherche (très technique et en anglais) prouvant, à travers l’analyse de basaltes lunaires, l’existence d’un champ magnétique élevé dans le passé de la Lune, causé par un phénomène de dynamo. Article disponible sur cette page.

Luna 1 est la première sonde spatiale à survoler la Lune à 6 000 km d’altitude. Lancée par les Soviétiques le 2 janvier 1959, elle embarque un magnétomètre qui mesura un champ magnétique extrêmement faible, confirmant l’absence d’un champ magnétique de type dynamo. Bien que sa mission fut courte (une soixantaine d’heures), les informations recueillies permirent d’établir de manière définitive que la Lune ne présente pas de champ magnétique global.

Intensité totale du champ magnétique à la surface de la Lune, telle qu’elle a été obtenue par la sonde Lunar Prospector. Les valeurs en nT (nano Tesla) sont indiquées sur la barre de couleur avec une échelle logarithmique. La couleur grise correspond à un manque de données. Auteur : Mark Wieczorek.

 

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