Mardi 8 octobre, l’Académie royale suédoise des sciences a décerné le prix Nobel de physique 2019 en parts égales à James Peebles (Université de Princeton, États-Unis) «pour ses découvertes fondamentales en cosmologie» et conjointement à Michel Mayor (Université de Genève, Suisse) et Didier Queloz (Université de Genève, Suisse ; Université de Cambridge, Royaume-Uni) «pour la découverte d’une exoplanète en orbite autour d’une étoile de type solaire».
James Peebles est considéré comme l’un des pères de la cosmologie du Big Bang. Il aurait dû logiquement recevoir le prix Nobel en même temps que Penzias et Wilson qui ont découvert par hasard en 1965 le rayonnement fossile que Peebles prédisait et cherchait à observer avec son collègue Dicke. Ce sont ces derniers qui ont interprété l’observation de Penzias et Wilson. En 1982, James Peebles suggère l’existence de la matière froide, appelée depuis matière noire, comme un contribuant majeur de la matière dans l’Univers, indispensable pour expliquer la formation des étoiles et des galaxies.
En 1995, Michel Mayor et Didier Queloz découvrent pour la première fois une exoplanète gravitant autour d’une étoile de type solaire. Il s’agit de 51 Peg b, nommée de manière plus poétique Dimidium. Cette exoplanète (planète située en dehors de notre système solaire), distante de 51 années-lumière, s‘apparente à Jupiter tout en étant deux fois moins massive. Dimidium se situe dans la constellation de Pégase. L’étoile autour de laquelle elle gravite (51 Peg) est tout juste visible à l’œil nu !
Conférence de Michel Mayor et Didier Queloz à l’occasion des 20 ans de leur découverte. © Université de Genève.
En 1998, Michel Mayor reçoit le prix Janssen de la Société astronomique de France. Il est le coauteur de deux articles parus dans le magazine l’Astronomie : L’étude des binaires spectroscopiques aujourd’hui en 1988 et À la recherche de planètes extra-solaires en 2000.
Le 10 décembre, les lauréats recevront des mains du roi de Suède leur prix lors d’une cérémonie à Stockholm. Les lauréats percevront la somme de neuf millions de couronnes suédoises (environ 826000 euros), dont une moitié à James Peebles et l’autre moitié à Michel Mayor et Didier Queloz.
Nous revenons en détail sur ce prix Nobel de physique dans le numéro de novembre de l’Astronomie.
La Société astronomique de France félicite les lauréats pour leurs travaux et leur contribution à la compréhension de l’Univers.
Qu'est-ce qu'une exoplanète ?
On appelle exoplanète toute planète orbitant autour d’une étoile autre que le Soleil. L’Union Astronomique Internationale définit plus précisément les planètes extrasolaires, notamment selon leur masse pour les distinguer des astres à mi-chemin des planètes et des étoiles, comme les naines brunes, pas assez massives pour déclencher des réactions thermonucléaires.
C’est à l’aube des années 1990 que furent décelées les premières planètes extrasolaires. La décennie suivante verra un incroyable emballement des découvertes avec des moyens de détections de plus en plus performants.
Aujourd’hui, on compte plus de 4100 exoplanètes (source http://exoplanet.eu/catalog/).
Des planètes partout, vidéo de l’Observatoire de Paris extraite du site http://exoplanetes.esep.pro/
Site passionnant pour explorer le monde des exoplanètes.
James Peebles, cosmologiste américain, est né en 1935 à Winnipeg, Canada. Il est professeur émérite à l’université de Princeton (États-Unis) où il avait obtenu son doctorat en 1962.
Michel Mayor est né en 1942 à Lausanne. Il entreprend ses études à l’université de Lausanne puis à l’université de Genève où il est désormais professeur honoraire.
Didier Queloz, né en 1966, obtient un doctorat à l’université de Genève en 1995. Il est professeur à l’université de Genève et à l’université de Cambridge.
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