La Société astronomique de France (SAF) organisait un voyage pour observer l’éclipse totale de Soleil du 2 juillet 2019, visible depuis le Chili et l’Argentine. L’Astronomie de septembre s’est fait l’écho de cet événement. Denis Petit, membre de la SAF, fait le récit de cette éclipse australe.
Le Chili est une nation astronomique avec un ciel remarquable qui a permis l’implantation des plus grands télescopes de la planète. Le voyage a donc été agrémenté de la visite de quelques observatoires. La SAF demanda à Chasseurs d’Éclipses d’organiser un périple à travers le Chili de 9 ou 14 jours suivant les options choisies.
Nous fûmes 49 à participer à ce voyage, divisés en deux groupes pour des raisons logistiques, dénommés Pisco et Elqui, nom du village où nous étions hébergés lors de l’éclipse. Pisco est aussi le nom de l’eau-de-vie de cette région et Elqui le nom du fleuve qui baigne la vallée.
Le groupe de la SAF. © Denis Petit
Météo au beau fixe
Nous vîmes l’éclipse depuis un terrain d’un restaurant situé dans le quartier Villaseca de Vicuña. Nous partageâmes ce terrain avec d’autres Français, plutôt adeptes des volcans, des Japonais bien équipés et bien organisés et un club chilien. Nous eûmes un ciel limpide toute la journée. Le premier contact a eu lieu vers 15h23 heure locale, à une hauteur de 25°, la totalité dura 2min 25s vers 16h40. Nous ne vîmes pas le quatrième contact, mais le coucher du soleil éclipsé derrière une montagne.
Pendant la totalité, le ciel s’est assombri fortement. Nous étions entre deux montagnes, ce qui accentua le phénomène. Nous avons bien vu la couronne, ce qui a fait dire à un spécialiste que l’éclipse était « coronale », comme celle de Zambie en 2001, qui appartient au même saros 127.
Des ombres volantes ont été vues après le troisième contact, d’une durée de moins de 10 secondes. «Les ombres n’étaient pas bien délimitées et serpentaient très vite en s’entremêlant avant de disparaître. Ça m’a fait penser à un nid de serpents que l’on dérange en soulevant une pierre avec tous les serpents qui partent dans toutes les directions puis disparaissent en quelques secondes» explique Fabrice C.
Protubérances pendant la totalité. © Henri Royer
Un intrus durant la totalité
L’analyse des photos de la totalité a révélé une grosse surprise : un «OVNI» est passé devant la Lune au cours de la totalité. Quelques hypothèses ont été émises : ISS (Station spatiale internationale), satellite, avion, hélicoptère, drone. Aux dernières nouvelles, ce serait un avion quittant l’aéroport de La Serena et prenant de l’altitude.
La soirée s’est terminée par un cocktail au Pisco, sous le ciel étoilé austral, que beaucoup d’entre nous ne connaissaient pas : la constellation de la Croix du Sud, les étoiles alpha (système stellaire le plus proche de nous) et bêta du Centaure, la superbe Voix lactée avec la nébuleuse du Sac de Charbon…
Couronne solaire avec un «OVNI» devant le disque lunaire. © Fabrice Capver
Le Soleil se couche partiellement éclipsé. © Fabrice Capver
Télescopes géants
Le lendemain, nous visitions l’observatoire de La Silla qui avait fêté le jour de l’éclipse son cinquantième anniversaire. Nous avons pu voir, au milieu de nombreux visiteurs principalement états-uniens, le télescope de 3,6 mètres et le New Technology Telescope.
Dans les jours suivants, après que certains eurent regagné la France, nous pûmes visiter le Very Large Telescope et nous rendre à San Pedro de Atacama. Alain Maury, dans son observatoire privé, nous a présenté le ciel austral avec ses objets caractéristiques que nous avons pu aussi observer dans ses nombreux télescopes. Près de San Pedro, se trouve ALMA, le grand réseau de radiotélescopes. Nous avons pu visiter le centre de contrôle.
La prochaine éclipse totale se déroulera le 14 décembre 2020, toujours au Chili et en Argentine, 1000 kilomètres plus au sud.
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